vendredi 10 octobre 2008

LE PREMIER LIVRE D'UN SAVANT...

“Introduction A l’Etude de l’Islam” : Quand les bibliographes musulmans abondaient
29-09-2008 à 21:30
Cheikh Abderrahmane Ben El Haffaf
Source : http://www.elmoudjahid.com/

Issu d’une famille algéroise, comptant de nombreux muftis, Cheikh Abderrahmane Ben El Haffaf (1881- 1957), est un brillant savant musulman qui, au plus fort de l’occupation coloniale, connaissait aussi bien la langue arabe que le français. En 1921, il publie son premier livre « Introduction à l’étude de l’Islam», à la Typo- Litho, avec la couverture illustrée par Omar Racim. Grâce à la précieuse contribution du Président du Haut Conseil Islamique, Dr Cheikh Bouamrane, l’ouvrage vient d’être réédité.
«Les Arabes n'eurent pas seulement des bibliothèques, ils eurent aussi des bibliographes; ainsi pour ne citer que les plus éminents: Mohammed Ben Jshâq Ennadim, l'auteur du Fihrist et Hadji Khalifa, récemment édité par Flûgel. Bien que les historiens ne parlentpas de la bibliothèque de Mohammed Ben Ishâq, il faut qu'elle ait été bien riche, tant son livre abonde en documents bibliographiques aussi sûrs que variés. Le Fihrist, écrit au Xe'ne siècle, atteste deux choses : la connaissance intime que les Arabes avaient déjà faite avec les savants de la Grèce et le nombre d'écrivains qui avaient déjà marché sur leurs traces.«Quant au Dictionnaire encyclopédique de Hadjî Khalifa, nous nous bornerons à rappeler qu'il ne contient pas moins de vingt mille articles. C'est ainsi que l'Orientprécéda deplusieurs siècles l'Europe dans la voie de la bibliographie1. Le Calife AI-Mâmoûn apporta, dit-on, à Bagdad cent charges de chameaux de manuscrits. Une des conditions de son traité avec lEmpereur Michel III fut qu'il lui donnerait une des bibliothèques de Constantinople... On raconte qu'un docteur refusa, unjour, une invitation de la part du Sultan de Boukhara de se rendre à sa cour, parce que le transport de ses livres aurait nécessité quatre cents chameaux.«Il y avait dans toutes les grandes bibliothèques un quartier pour le travail de copie et de traduction. C'était aussi, parfois affaire d'entreprises privées. Hunayn, médecin nestorien avait un établissement de ce genre à Bagdad (an. de JC. 850) et il donna des traductions dAristote, de Platon, dHyppocrate, de Galien, etc. Quant aux ouvrages originaux, c'était la coutume chez les professeurs de collège de préparer des traités sur des sujets donnés. Tout Calife avait un historiographe. Des contes et des romans dans le goût des Mille et une nuit montrent combien les Arabes étaient doués du côté de l'imagination. Tous les sujets étaient traités : histoire, jurisprudence, politique, philosophie, biographies d'hommes, de chevaux et de chameaux ! Tous ces ouvrages paraissaient sans être soumis à aucune censure ni à aucune restriction ; ce ne fut que plus tard que l'autorisation devint nécessaire pour la publication des ouvrages de théologie. Les ouvrages de références abondaient pour la géographie, la statistique, la médecine, l'histoire, ainsi que les dictionnaires de langues. Il y avait un Dictionnaire Encyclopédique des Sciences, œuvre de Mohammed A boû-A bdallah» 1 - « Quelle différence entre les Arabes et les Romains au point de vue du respect accordé aux choses de l'esprit !»Notes————1. Leclercq, Histoire de la médecine arabe, Paris, 1876, 1, p. 583 et suivantes.

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